Méditation

Et si je m’asseyais, là, seule sur un banc. Sur un banc au bord d’un sentier peu passant.

Ou au jardin. Il m’attend, ce banc, attirant, habillé de sa couleur magenta, pour se marier avec celle des géraniums qui l’entourent.

Oui, si je m’asseyais au jardin, même si la saison m’invite plutôt à me coller au radiateur de mon coin refuge. Et même si le banc est rangé au chalet pour l’hiver. Par l’esprit et l’imagination, on peut tout.

 

Je sais que mon tempérament me pousse toujours à faire, faire, faire. Mon grand agenda en est témoin. Le nez dans le guidon, trois casseroles sur le feu, deux machines qui tournent ensemble dans un concert qui ravit mon sens de l’organisation et ma presque ubiquité. Wouah, j’aime quand j’ai du travail devant moi, dit mon époux ! Cent pour cent d’accord.

Bon, n’exagérons rien, il reste des loisirs quand même.

 

Et le banc ? J’y vais réfléchir. Longuement. Quel sens donner à ma vie ? Une plongée dans les profondeurs de son être devient presque du luxe en ces temps pleins de bruits et de fureur.

Où puiser la sagesse, le dépassement de soi ? Je le sais. « Il suffit » de faire la démarche intérieure de s’enraciner encore plus dans Celui qui est la source de la Vie et de toute espérance. Dans le silence et dans la paix.

Dans la paix, oui, le calme enfin.

Le calme pour donner les priorités aux choses vraiment importantes : la recherche de spiritualité, la méditation, la réflexion, la prière, l’écoute de ceux qui m’entourent, le dialogue et le partage avec mes frères et sœurs en humanité.

 

La spiritualité, cette quête de sens, d’espoir, il faut le reconnaître humblement, ne m’appartient pas. Elle traverse les siècles, les religions, la philosophie, l’athéisme même, unissant l’humanité dans une recherche de libération par l’intériorité.

Les expériences mystiques ne sont pas le pré gardé du christianisme, il faut le reconnaître.

Ni la recherche de la paix et de l’amour. Ni l’exercice de la compassion et de la bonté. Ni le sens du sacrifice et le don de soi.

 

Et si on osait rêver d’un monde spirituel où se rencontreraient tous ceux qui désirent autre chose que des possessions matérielles, de la gloire, du pouvoir. Dans le respect des différentes formes de spiritualités.

C’est difficile, n’est-ce pas, on est tellement convaincu de « posséder » (encore une fois !) la bonne.

Lâcher prise.

Partir à la découverte de ce qui fait vivre autrui, même s’il nous conduit en des terres spirituelles inconnues.

Cela ne signifie pas perdre sa propre identité. Cela signifie être si bien enraciné dans sa propre identité qu’on peut sans crainte faire place à celle des autres.

 

Je quitte mon banc.

Il faut revenir au monde, l’âme pacifiée. Prête à servir.

 

En ce début d’année, que souhaiter de plus ?

 

Yvette Vanescotte

 

Image : pixabay

 

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